Le Gros Secret : troisième épisode
Troisièmes analyses
Jolie métafiction, les romans imaginaires sortent du néant pour devenir plus réels que jamais sous la plume de leurs éminents critiques
Résumé du livre « Le Gros secret »
Un petit millier de pages et les personnages sont campés.
Le lieu est dévoilé : le Pays Enchanté.
Les personnages entrent en scène, prometteurs.
Tous tentent en vain de franchir la porte arrière de Paul Schnude. Sans succès et pourtant avec beaucoup d’ingéniosité pour certains.
La centaine de pages suivantes nous dévoile les tours et détours des personnages qui courent au fil des phrases et des mots après le « Gros Secret ».
Nous y découvrons Culottin, impassible, au coin du feu, charentaises et bières d’Abbaye pour seuls amies.
Sidonie Frang qui y laissera ses merveilleux, longs et soyeux cheveux blonds et qui, tout le reste du roman, se laissera choir dans un inconfortable fauteuil en attendant la fin. Et pourtant, ce sera elle qui confiera la clé à Couillonnet dans un grand élan de générosité.
Milos, quant à lui, jouera le faux-cul auprès de Couillonnet lui faisant miroiter un « faux » duel auquel il ne participera jamais. Il obligera, grâce à ce stratagème, Couillonnet à assurer sa défense auprès de la Reine Pamélasse.
Étronille est un personnage attachant… Parfois dure, provoquant chez le lecteur une douleur diffuse. Parfois molle, provoquant chez le lecteur une douleur diffuse. Ce passage de la page 50 à 787 est difficile et demande à chacun un effort commun !
Étronille qui, entre un aller-retour de la cuisine vers les toilettes, confiera la clé à Sidonie.
Une erreur dont elle ne connaîtra jamais l’issue.
Le « Gros Secret » ferme son 1er tome sur une énigme : Couillonnet et Milos Troutku enfermés dans les geôles du donjon de la Reine Pamélasse.
Sidonie, est en proie à une vive agitation, avec cette clé dont elle ne peut rien faire mais qu’elle ne veut pas remettre, même sous la contrainte, à la Reine.
(Lecteur, n’atermoie pas, le 2ème tome est bientôt là !)
« Le Gros secret » est un livre vivant et enivrant qui nous livre un secret, ma foi, bien gardé.
Au cours des 365 premières pages, il ne se passe rien ! Et c’est là le côté captivant du livre. Ensuite, 100 pages sont réservées à nous décrire les personnages : Couillonet, Sidonie Frang, Etronille, Culottin, la Reine Pamélasse, Milos Toutku. On y vit au rythme de leurs facéties.
L’intrigue est du « grand Art » et le « Gros secret » est là, juste sous nos yeux, derrière la porte arrière de Paul Schnude.
Les 500 dernières pages seront consacrées à l’aboutissement, au dévoilement du gros secret et ce grâce à un passe-partout qui nous sera livré à la 1001ème page dans une apothéose digne d’un conte de fées: « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de clés ».
Minily & souris
Courtex apocryphe (attribué à Benoît Patris)
« Englougloutis, la belle bouteille, dans ta doudoune, bobo dada, viens faire mumuse, avec Dédé, dans le grand lac Titi-cacra. » (vieille chanson populaire)
Étronille ferme son clapet
L’auteur portait un pourpoint et nous allons le brûler.
Étronille sait mais ne dira rien. Son mutisme frustrant participe bien de la littérature comprimée. L’auteur du « Gros secret » était notoirement une sorte de dépressif anxieux qui subissait, de plein fouet, un retrait social important. Ne nous étonnons donc pas du fait qu’Étronille ne parle guère. Qu’elle ne parle plus qu’en braille. Mais souvenons-nous que c’est bien elle qui, page 789, donnera la clef à Sidonie Frang. Même si le fait reste terriblement surprenant, nous connaissons désormais sa position bouteille de vin.
Extrait :
« Nous avons fait une gageure, un pari qui ne pouvait être envisagé, et dont je défie quiconque de discerner la juste explication : nous allons, pour le gagner, tenir une heure dans le Pays enchanté. Ou nous serons anéantis, ou nous ne le serons pas. Si nous ne le sommes pas, nous aurons tout le temps de deviser et personne ne nous entendra, car je réponds que les murs du Palais Rose n’ont pas d’oreilles ; si nous le sommes, nous causerons de cette histoire tout de même… »
Comme toujours, avec cet écrivain, nous bifurquons vers des redéfinitions, quand ce ne sont pas de surprenants néologismes. Peu de mots-valises, il faut le souligner, mais des déviations, des perversions, des citronnades.
C’était un inconditionnel des fous recensés par Blavier. Cela ne pouvait que déteindre sur le « Gros secret ».
Étronille le sait et ferme sa grande gueule de merde. Un point pour la grossièreté. Sans doute la même que dans sa brusquerie.
Même si cet auteur est un imbécile (comme nous le confie fièrement Abdel Khéfou dans la quatrième de couverture de « L’Avenue du rire1 »), il reste quand même ce diable d’homme qui, sortant d’une boîte de Pandore, épaule le passé des hommes pour lancer, à pleins poumons, un cri d’alarme : La vie est courte et nous avons tous besoin d’espoir.
Quant à Étronille, sa mort, à coup de tire-bouchon, était aussi prévisible que celle de Roland à Roncevaux.
Extrait :
« Étronille revint chez elle en galopant, et quoiqu’il fût plus de trois heures du matin, et qu’elle eût les plus méchants couloirs du Palais Rose à franchir, elle ne fit aucune mauvaise rencontre. On sait qu’il y a un dieu pour les buveurs et les courtisans. »
En fait notre auteur est un court-biquet, c’est à dire quelqu’un qui avorte sans cesse. Le Pays Enchanté du « Gros secret » est plutôt le pays mesquin. (Jérôme Pitriol nous le confirme : « […] dans le meilleur des cas, un petit potager de 25 m² dans le coin arrière-droit »).
Perpétuellement contredite, la grosse Étronille, en dépit de son nouveau clapet (véritable folie dispendieuse), livre ses charmes douteux à Couillonnet.
Extrait :
« Étronille ressemblait à une monstrueuse montgolfière. Couillonnet s’empara d’une aiguille. »
Couillonnet !
Sur qui nous n’aurions pas parié un kopeck ! Le voilà qui remonte la ligne droite des Hunaudières et joue les têtes d’affiche.
Mais attention, voici qu’arrive Culottin, un des personnages relativement importants du roman. Que va-t-il se passer ?
N’est-ce pas lui qui fera dire à Sidonie Frang :
– Quelle déconfiture !
– Quoi ? De la confiture ?
Avec cette médiocre réplique, nous sommes bien loin du marché aux poissons…
Nous savons tous qu’Étronille habitait dans un livre de recettes de cuisine qui jouxtait « Le Gros secret » dans la bibliothèque. Elle est donc un des premiers transfuges du roman. D’ailleurs, nous avons un numéro intérieur de clapet, notez-le, c’est le 9-9-9.
La surface extérieure d’Étronille, l’univocité se confondant avec l’usage positif de la synthèse disjonctive, produit une quasi-idiosyncrasie.
« Le Gros secret » est un ouvrage transitoire : il reste largement dépendant du surréalisme et de la psychanalyse.
Néanmoins,notre homme ne le désavouait pas : « j’aime cette Logique d’évocation [..], je n’ai rien à détruire »
G de SM
Courtex apocryphe (attribué à Philippe Sarr)
L’auteur, dont la langue fourchait souvent, disait des non-libidoïstes qu’ils n’étaient qu’une bande de fieffés crétins qui ne savaient pas ce qu’ils rataient… (cet auteur pratiquait l’humour dit « à chaud » !)…
Un gros magot
« Le Gros secret » est un trésor pour quiconque apprécie les livres ou souhaite savoir qui est cet homme aussi aimé que détesté. Son humour et sa perspicacité s’étalent à longueur de pages. Les portraits croisés avec Couillonnet et Étronille, les entretiens avec Louise Berg, les témoignages de ses camarades de l’Abat-Jour, ceux de Benoît Patris, ceux de Philippe Sarr ou Jérôme Pitriol et d’autres personnalités, alternent avec des textes rares ou inédits de l’auteur.
L’ensemble est d’une richesse fabuleuse.
La plupart des ouvrages de cet écrivain demeurent ardents et participent de la pensée augurale ; ils devraient peut-être faire l’objet d’un examen beaucoup plus attentif qu’on ne le fait généralement lorsqu’on se borne à une analyse formelle, bien souvent anecdotique.
Je pense, en fait, que l’on a trop souvent négligé la part du diable dans ses travaux. Notre homme s’était parfaitement décrit : « Moi, j’étais disert, sans concession, endiablé et têtu. Pas d’alliance. Je parlais de l’art avec éblouissement, de la littérature avec passion et de l’existence avec famine. »… pouvons-nous lui en tenir rigueur ?
C’était un écrivain qui aimait les écrivains. Un artiste qui aimait les artistes. Un homme qui aimait les femmes.
(Jérôme Pitriol ne nous dit-il pas : « Il y a derrière le décor un enchanteur, et on n’en devine la nature qu’à l’observation des effets si subtils de sa gravité particulière sur les personnages » ?).
Le plus pénible, dans « Le Gtos secret » est le caractère adipeux des protagonistes. Ils sont infiniment sédentaires, bougent peu et se plaignent de leur surcharge pondérale. Dans un même temps, ils ne font absolument aucun effort pour remédier à ce problème. Ils évoluent, au fil des pages, comme de grotesques bibendums, en rebondissant, de chapitre en chapitre, toujours plus corpulents, toujours plus volumineux.
Lou Salomé
Courtex apocryphe (attribué à Philippe Sarr)
On ajoutera qu’il était un fou qui aimait les fous…
Ça nous les brise menu
Avec l’analyse « Étronille ferme son clapet », notre romancier malicieux, campé par certains critiques en idole tout juste bonne à être brûlée vive, nous a livré un épisode crucial, quasi emblématique de ce que la littérature dite « comprimée », a de meilleur. Ce surréaliste en écriture mutique (étrange concept – pas si idiot au demeurant si l’on considère que la littérature n’est que « cris tus »), nous prévenait: la littérature n’a de sens véritable que si elle dévie de sa trajectoire supposée. Elle est, ajoutait-il, un espace dynamique, hyperbolique et donc non-euclidien… mais bon, il s’agit d’un détail…
De « Gros secret », il n’y a point. Pas plus qu’il n’y a de silence à briser (ce qui nous les brise menu !). Cette déviance qui nous fait bifurquer, emprunter des chemins de traverses, démystifie, est au roman ce que l’expérience de pensée fut à la physique moderne… ce que le rire est à la brièveté de la vie : un remède à la fois doux et puissant… J’aime ce que dit Lou Salomé à propos des ouvrages de cet écrivain, à savoir qu’ils « participent de la pensée augurale », autrement dit d’une expérience de la pensée à la fois originale, inédite et extrême.
Philippe Sarr
Courtex (inédit)
Ouf, ça y était ! nous n’avions pas fait tout cela pour rien. Ce bon vieux John me félicitait en tapotant amicalement mon épaule molle. La petite Jenny lançait ses bras en l’air en criant : hourrah ! Carter arborait son sourire idiot et triomphateur. La fanfare du village entonna une marche militaire sans fausse note. Dans le même temps, le maire faisait un discours dont nous nous moquions bien. Nous étions inondés de bonheur. Même le chien Pupuce semblait avoir compris, car il avait entamé une danse de circonstance. Aaah ! Joie partagée, joie redoublée.
Le Gros secret perd ses verres
Étronille est mutique mais multiforme. Gourde mais goûteuse. Tantôt fine telle une fillette, tantôt costaude comme un magnum. Nous avons tendance à penser qu’elle est boutanche, étanche et bouchée comme un coin sans point G.
Notre romancier interrogeait-il, tout en la taquinant, la dive bouteille lorsqu’il écrivit « Le Gros secret » ?
S’adonnait-il à des séances de spiritisme, un entonnoir sur la tête, en faisant valser la boutanche étanche sur une table de ouija ?
Oui. Ja. Et plusieurs autres clés le laissent supposer. Clés des champs, champ lexical : « bouteille », « vin », « citronnades », « fou », « grossièreté », « espoir », « tire-bouchon », « charmes ». Le vin est tiré, il faut le boire, qu’importe le faucon.
Bibitions alcoolisées et vases communicants. Étronille est bouchonnée, et refoule passablement du goulot.
In vino veritas, in vinasse verre-étau.
Un dilemme.
Tantôt oracle, tantôt muette ; tantôt muse, tantôt Tantale, la vilaine conserve néanmoins bien son secret en titrant de 7 à 77 degrés.
Quelqu’un a mis la main dans le pot déconfiture, mais pas de Judain pour venir confondre notre invisible suspect.
Une piste cependant : Étronille et le mot « suspect » entretiennent des liens étroits, pour celui qui sait lire, à tire-d’aile, la langue des oiseaux…
Benoît Patris
Courtex (inédit)
— Sale petit con ? Sale petit con ?
— Oui, papa ?
— C’est encore toi qui as mangé le chat ?
— C’est le serpent qui m’a tenté, alors je l’ai mangé….
— Je vais t’en donner moi des serpents. Attends…
Le Douloureux Secret d’Étronille
Nous nous devons de revenir sur l’analyse de Benoît Patris ci-dessus.
En effet, en avançant la thèse du caractère vineux du personnage d’Étronille, Celui-ci fait un cuisant contresens.
Nous en avons discuté mille fois, avec Benoît.
Mais vous savez comment sont les critiques : ils n’acceptent pas d’avoir tort. C’est pourtant une qualité. Moi-même, si d’aventure il m’arrivait de commettre une imprécision, je peux vous assurer que je serais le premier à l’admettre.
Il est vrai que sa thèse s’appuie sur la fameuse péripétie de la mort d’Étronille par tire-bouchon, ainsi que sur certaines expressions employées par l’auteur lui-même dans les notes qu’il nous a livrées sur le sujet (on pense à la fameuse « position bouteille de vin » de la malheureuse).
Mais ce que ne veut pas reconnaître Benoît, dans Étronille, c’est bien la dimension constipatoire du personnage.
Certes l’auteur ne nous a pas donné beaucoup d’indices. Pire : il brouille parfois les pistes dans ses commentaires : « peu de mots-valise », prétend-il (voir ci-dessus). C’est pourtant bien un mot-valise qu’il fabrique pour son personnage, à partir d’étron et chenille – un insecte réputé pour ses propriétés astringentes lorsqu’il est consommé cru (le lecteur qui a aussi des problèmes de transit la préférera donc cuite, à la poêle, 3 minutes à feu doux, mais sans la piquer – comme les chipolatas).
Étronille a un lourd secret, et le nœud du problème se situe dans son intestin. Ce n’est nullement pipi-caca que d’en faire mention. Un bon transit est fondamental. La reine d’Angleterre ne l’admettra jamais en public, mais c’est ainsi.
Or tout s’éclaire, lorsqu’on a bien saisi les graves problèmes de constipation d’Étronille :
– sa position bouteille de vin, la bouteille étant normalement obturée par un bouchon bien hermétique ;
– sa mort par tire-bouchon : c’est, dans l’espoir de remédier à l’occlusion intestinale, l’opération de la dernière chance, mais qui tourne mal, sans doute à cause du manque de recul qu’ont les bons chirurgiens dans la pratique de cet instrument ;
la légèreté du style, enfin, souligne par contraste les lourdeurs intestinales (on notera au passage que, chez les auteurs habitués des rentrées littéraires, on observe exactement le contraire).
Remarquons enfin que Philippe Sarr est plus clairvoyant en l’occurrence, qui parle de littérature comprimée (voir ci-dessus), et que l’auteur, lui-même ambigu, nous interrogeait à l’époque sur « un ouvrage transitoire ».
Jérôme Pitriol
Courtex (inédit)
– Si tu bouges un poil, je te fracasse.
– Je serai sage, Monsieur Lebon.
– T’as intérêt, parce que moi, les petits canards dans ton genre, j’en fais de la vaseline
(Les Aventures de Monsieur Lebon. Éditions du Castar)
Jouez, jouez donc, mais qui sera le plus malin ?
Mais à quoi jouons-nous que diable ?
Et pourquoi cette absence de sang ?
Étronille morte à coup de tire-bouchon et sans une goutte dans le verre !
Le sang n’est-il pas la vie et, comme se plaisait à dire notre littérateur : « La vie est courte et nous avons tous besoin d’espoir».
Eurasbius ! Le sang, enfin, se transforme en vin et dévoile, non sans pudeur, la position du littérateur. Le lecteur éructe de plaisir !
Un psaume me paraît nécessaire quant à ce Couillonnet.
Il n’hésite pas et part à reculons. Il remonte la ligne droite des Hunaudières alors que Sidonie et Étronille prennent tout droit le chemin de l’oubli !
Ce n’est qu’un revers pour Étronille, mais qu’en sera-t-il de Sidonie, sera-t-elle échec en maths ?
Le Pays Enchanté que l’on nous décrivait était une ineptie voire une catalepsie.
Mais ceci me rappelle une petite comptine que je vous livre (hum hum), avec toute ma légendaire modestie et que je laisse à votre parfaite appréciation tout en sachant (ô combien) ce poète l’aurait appréciée. Voici :
« Unité, Sidonie Frgng Frang,
La Domino cherra,
Cherra, la Domino,
La Domino la ratata,
La Domino cherra. »
Minily & souris
Courtex apocryphe (attribué à Philippe Sarr)
Des visions
La boîte à défonce, évoquée un peu plus haut, était-elle une boîte de Pandore ?
Les co-analystes y ont-ils eu accès régulièrement, ce qui expliquerait l’aspect « visionnaire » de certaines de leurs analyses ?
Interview par Louise Berg (suite)
On a pu surtout lire de vous des feuilletons, forme de fiction rocambolesque par excellence…
Pourquoi cet intérêt pour la forme du feuilleton?
Le feuilleton correspond au cirque ― de l’abrupt.
On rit un bon coup et on rebondit. Sans filet. Les conséquences sur les lecteurs sont immédiates. J’aime cette complicité éphémère. Brutale, vivante.
Ce que l’on sait
Philippe Sarr, le deuxième analyste à avoir résumé « Le Gros secret », avance la théorie (incroyable, selon nous) qu’il n’y a pas de gros secret. Il appuie ses dires sur des réflexions relatives à la trajectoire du texte.
Minily & souris nous révèle, par une comptine, l’origine véritable de Sidonie Frang.
Jérôme Pitriol remonte les bretelles de Benoît Patris.
Lou Salomé se plaint de l’aspect des personnages.
Qu’est-ce qu’une analyse convenable, qu’est-ce qu’une analyse regrettable ?
Quel rapport entre ce que fut la lecture de l’analyste et l’analyse qu’il nous (en) propose ?
On peut alléguer qu’une analyse agréable est celle qui met en entrelacs le plus grand flot de segments du livre, et des segments de degrés différents — tant de forme que de sens.
Peut-on affirmer qu’une analyse stérile naît d’une lecture stérile et qu’une analyse luxuriante trouve sa référence dans une lecture luxuriante ?
Quelle vraisemblance y a-t-il à n’avoir pas su lire et à avoir « miraculeusement » bien analysé ?
On peut émettre l’hypothèse qu’il y a des analystes meilleurs lecteurs qu’analystes, mais il paraît bien douteux de pouvoir présenter une analyse abondante à son lecteur si l’on n’a eu soi-même qu’une lecture aride…
N’oubliez pas de prendre connaissance des analyses provisoirement inclues dans la zone des commentaires.
1L’Avenue du rire est une anthologie parue aux éditions du Crébassou