Elfes et fées domestiques : cinquième épisode
Cinquièmes analyses
Tope-la, et fée qui s’en dédit !
— J’ai une merveilleuse idée, dit Saxophon, je vais monter une affaire
— Et quelle affaire ? répondit Marie
— Une affaire juteuse, j’achète un objet et hop je le revends au plus offrant.
— Quelle merveilleuse idée Saxophon s’écria Marie en battant des mains. J’ai là, pour ta première vente, une vieille fée en laiton dans mon grenier. Cela t’intéresse-t-il ?
— Puisqu’il faut commencer quelque part, Marie, pourquoi pas ?
Quelques instants plus tard, Saxophon était l’heureux propriétaire (pour un jour, une heure, une minute peut être) d’une vieille fée en laiton.
Il s’empressa auprès de Marie.
— Marie, j’ai une belle affaire à te proposer.
— Quoi donc Saxophon ?
— Une petite merveille. Cette splendide fée en laiton. Je te la laisse pour 100 euros.
— Tu exagères Saxophon.
— Ok, je vois que tu es coriace en affaires, je te la laisse pour 50 euros.
— Non, non, non, répondit Marie
— Combien m’en donnerais-tu Marie ? Sois sympa. Tu sais que je n’aime pas les fées !
— D’accord, tu as gagné Saxophon, je te l’achète pour …. Rien
Saxophon, trop heureux de se débarrasser de cette fée dit avec un large sourire en tapant dans la main de Marie :
— Tope là, et fée qui s’en dédit !
Minily & Souris
Les plus beaux romans de France
Tout allait très bien, jusqu’à ce que Fée Tide et Fée Licité s’engagent dans le fameux concours des plus beaux romans de France, organisé par le JT de 13h sur TF1.
Le lecteur, complètement désorienté, est tenté de boucler le livre avec un claquement sec, vous savez ce fameux bruit du carton et du papier qu’on reclape 1.
Extrait :
« — Bon sang, nous sommes fée-briles, dit Phixioneur.
Phixioneur ? Que venait-il faire, encore une fois, dans le jeu de quilles ? »
Notre chère auteur(e), qui vit dans son rêve éveillé depuis un demi-siècle, n’en a cure. Elle veut gagner son pari littéraire, remporter la bataille créative, vaincre ses vieux démons maternels affligeants.
Ce seront les plusbeaux romans de Franceou rien.
Extrait :
« — Un jour on reconnaîtra mon talent.
— Oui, dit l’elfe, conciliant, un jour…
— Tu ne me crois pas, Stupidus ?
— Si, si !
Et il leva les yeux au ciel. »
Défi réussi, donc, puisque nous continuons à analyser ses écrits avec la même satisfaction, le même plaisir et la même rigueur que nous avons déployés jusqu’à présent dans tous nos Cahiers.
Nous verrons plus tard, en détails, à qui nous avons affaire en lisant ses réponses au désormais célèbre questionnaire de Louise Berg.
Mais gageons que, quoi qu’il en soit, cette romancière nous étonnera encore bien davantage.
Georgie de Saint-Maur
Les fées sont-elles du toc ?
On avait bien eu vent, sans y prêter vraiment attention, que les fées pouvaient apporter beaucoup au monde des affaires (voir le merveilleux exemple de Walt Disney Company), nous découvrons ici que les affaires n’apportent pas grand-chose au monde des fées. La fortune de Saxophon fond, fond, l’honnêteté de Marie décote un brin dans l’opération, et le lecteur romanophage ne trouve guère son compte dans une narration qu’il estime en toc au premier coup d’œil, dans la mesure où elle ne parvient à tirer qu’un très maigre parti d’une mystérieuse statuette, où d’autres auraient placé une sombre malédiction vaudou, ou caché un microfilm ultraconfidentiel, ou reconnu le chef d’œuvre perdu de Camille Claudel, ou encore une sainte relique ayant appartenu à un témoin de la Cène, et qu’un témoin de Jéhovah aurait récemment acquise aux enchères, et pour laquelle une poignée de malfaisants seraient prêts à tuer. Serge Cazenave-Sarkis en aurait fait un élément de décor indispensable. Lou Salomé aurait choisi l’option du microfilm. Minily & souris, quant à elle, jongle avec le petit objet, et modèle avec finesse et drôlerie les tristes tours des mauvais prestidigitateurs de notre quotidien désenchanté, en les transposant au pays des mages et des créatures enchantées.
Jérôme Pitriol
Courtex
Tante Ozon faisait des courses rue des Vielles Pierres. Oncle Néné l’attendait dans sa magnifique Ford Taurus achetée, ma foi, à très bon prix. Il laissait tourner le moteur car s’il l’arrêtait, la voiture ne redémarrait pas, mais ce n’était qu’un insignifiant détail aux yeux de Néné (car il l’avait eue à très bon prix et ne se privait pas de le répéter à tout qui voulait l’entendre ou l’interrogeait au sujet de sa très belle voiture).
Tante Ozon ayant acheté de la langue de chameau et de la tête « lente » (car la pressée ne lui disait rien qui vaille), elle s’empressa vers la voiture d’Oncle Néné.
Elle monta à son bord et lui dit :
Et une voix de lui répondre :
— Moi je veux bien, Madame, mais je ne vous connais pas.
La chute de l’histoire, cher lecteur, vous la connaissez…
Tante Ozon s’écria :
— Oh mon Dieu, Monsieur !
(Alfred Arnaque « Les cahiers de Nise»)
Fées et gestes (Georgie de Saint-Maur)
La fée bleue de Pinocchio était une sacrée coquine
Le questionnaire de Louise Berg (suite)
Quels sont vos auteurs préférés ?
Il y en a beaucoup, chère Madame, Lebussy, Gardner, Vian, Stefan Zweig (le joueur d’échecs), E-E Schmitt…
Par mes ailes, troll à pustules, qu’est-ce que t’as fait avec mon fond de teint ?
C’est pas moi !
Ça se voit…