SCLAVIS-LA-CLASSE
…au royaume du souffle Sclavis est roi, au pays du groove, Sclavis est capital et de swiffft en switch, dans chaque région du son il est le chef-lieu quand il ne tient pas lieu de chef en quartet, quintet ou sextet, toujours le sexe en tête, la libido dans le dos, les synapses qui s’entrelacent, ce pitre-roi enraie la boite de jazzzzzz, dévisse la machine à choubidouwa, démonte le tictac patatralala du ronronnement tchilitchili des batteries doucereuses, mielleuses et douteuses…
d’où,
ma plume qui s’agite avec une frite sans précédanse, je lui dois tout à cet enchanteur de serpentin, faut dire que ça danse, ça groove, ça swingue, ça met fin à la musique pingre, à la soupe froide frelatée veloutée feutrée, à c’t’espèce de gaspacho qu’on appelle le jazzzzzzz, ça n’a d’ailleurs plus guère de sens, c’est la guerre des sons qui s’annonce et les sons s’amoncellent, et tout est sans dessus dessous depuis que sur ses bords, la matière nous a concocté un Louis Carbone 14 du genre sclavissien, le pestiféré persifleur, quel souffle, c’est l’heure de le dire, c’est l’ensorsoreceleur de riff qui fait la diff’, qui coupe le son, le souffle, quel coup de rein pour un rien, quel plouf dans la matière même du son, cachez cette claironnette que je ne saurais boire, entendre, sentir, prédire, vêtir, pétrir, c’est clair et pas net comme aucune autre clarinette, ce mec n’est pas net, il se la pète, il ne respecte pas la grand-mère musicale, il nous répète à longueur de phrase que tout parle dans une phrase, que les 5/6 dimensions du son sont foisonnantes, dérésonnantes et gloutonnes…
… et je n’ai encore rien dit du Sclavis qui gloup-hisse à grand renfort de souffle mort, intubant sa clarinette, pinçant le son entre deux intrications parcellaires ondulatoires, quelle atmosphère, stratosphère en vue, une stratosphère bien terre-à-terre, un peu stratocaster via l’hendrixité éponyme, Sclavis peut faire mine, peut faire le mime, il explore tout ce que l’on peut dire sans parler…
… et dire que Lacan, le dit jactant, sans parler de Miles Scalvis, en analyse, dans le tympan de l’analyse, tout parle, même les borborygmes viscéraux, et que dire des borborythmes de Sclavis, l’analyse est vite faite : ta claironnette est tantôt trompette, tantôt pouète-puete, pompette, ivre d’humour, d’humeur, tragi-comique comme une tumeur secrète secouée par un fou rire…
… touparle, touparle, c’est le nom secret imprononçable de sa clarinotrompette, imprononçable comme la sensation de ma main dans le sable, dans le souffle, ce clarinternetiste qui ânonne son alboom : L’imparfait des langues, L’affrontement des prétendants, Chine, et j’en passe et des malheurs, z’avez dejà vu ça, vous, les z’oreilles de tout le monde m’en tombent, ce mec se balade de là en là-bas, d’Afrique en fracas, non-non, je n’en fais pas un cas, je dis ça, même si ça va sans dire, mine de rien :
– Ça va le souffle ?
– Et toi, ça va le souffre ?
– Ça souffre, mais ça suffit pas…
…encore,
… Sclavis le soufi sans-souci, l’angoissé de la bouche qui vous débouche la vôtre, le soufi qui me suffit car « si tu multplies le bâ par le jîm, tu obtiens le waw. », comme dirait Ibn Arabî, en parlant de Louis Sclavice le sous-fifre du souffre douleur des sons, sons de toutes les colors et ce sans Benetton, écoute, écoute, ton zoreille externe s’interne jusqu’à l’oeil qui s’orbite par le l’ivre du dedans pour mieux se faire bouche avant de te trouer en deux endroits le nez, le monde est à l’envers mais la clarinette reste droite, le Cosmos écoute Sclavis sur Deezer malgré que, et pour cause, de voitures piégées en tirs de roquettes, de Bagdad à Jérusalem : elle souffle...
Nunzio d’Annibale
A écouter :
« Les Petits Lits Blancs » (Aldo Romano, Louis Sclavis, Henri Texier)
et aussi :