Le Gros Secret : deuxième épisode
Deuxièmes analyses
Jolie métafiction, les romans imaginaires sortent du néant pour devenir plus réels que jamais sous la plume de leurs éminents critiques.
Résumé du livre « Le Gros secret »
Où il est question d’un gros livre qui jamais ne livrera son secret, sa raison d’être, son « conatus ».
Un livre étourdissant comme on les aime et les redoute, un livre-mystère où il ne saurait y avoir ni perdant ni gagnant. Un livre-monde pourvu d’un cœur gros comme ça, qui déborde de toutes parts, bat dans la poitrine de ses personnages, les confronte au réel d’un monde qu’ils abhorrent, les entraîne malgré eux dans un Pays Enchanté où l’herbe pourra leur paraître plus verte, quoique…
Tant nous savons en effet ce qu’il en est de ces utopies naissantes, de ces pays de cocagne dont Camus disait qu’ils n’étaient que des leurres destinés à tromper notre vigilance, fut-elle herméneutique!
Aucun espoir, donc, d’y trouver réponse à nos interrogations. Le monde va-t-il vers sa fin ? Allons-nous nous réveiller un matin métamorphosés en bœuf ou en génisse ? Aucun de nous ne le saura. Imaginez un Couillonnet vous prédisant votre mort après que vous ayez avalé de travers une tartine de foie de morue ! Qu’allez-vous faire ? Vous priver d’une expérience gustative hors du commun, extrême, d’un formidable raccourci sémantique ?
C’est le pari osé de cet auteur à travers ce roman si épais qu’il en deviendrait presque obscur car ne laissant rien paraître sinon des champs lexicaux et les commentaires hallucinés d’analystes pendant parfois haut et court les surpersonnages surpersonniques d’un roman hors norme dans lequel les Sidonie, Frang, Troutku et autre Culottin, ont le verbe chevillé au corps.
Hors de question pour le romancier de laisser sa part aux chiens.
Dés qu’il le peut, il dénonce : autant les romans à l’eau de rose, que l’immobilisme rampant d’un Julu. Ça part parfois dans tous les sens. Du terme et d’un espace à double interligne, histoire d’y laisser un peu de place à l’autre, à notre alter ego. Et, c’est justement pour contrecarrer cet immobilisme macabre, le mettre à l’épreuve, qu’il ouvre les vannes et en jette les clés par-dessus bord. Pour élever le niveau à bulle de notre inconscient (qu’un rien satisfait). Histoire de le mettre au diapason. De le maintenir connecté à l’essentiel. Donc au vide. A ce qui vient des profondeurs. Car (comme disait Céline) « c’est là… ». A quoi j’ajouterai, un rien espiègle, c’est bien là !
Roman, donc, qui aurait tendance à engloutir, tel un trou noir avide promenant son mal de vivre dans de lointaines contrées, tout ce qui gravite autour de lui, à ne laisser filtrer que les « signes » les plus signifiants à partir desquels nous serons ensuite amenés à construire et reconstruire, connaître et reconnaître (le Pays Enchanté ?) le monde-monde qu’il se propose d’enfanter, un mille-feuille de monde qui brille autant qu’il résonne en nous comme un système de cordes aussi vibrantes que les ailes d’un papillon mineur, carrollien, dynamique et rebelle à toute interprétation.
Philippe Sarr
Courtex (inédit)
— Gros Guy… Gros Guy…
— Que fais-tu maman ? Dit Alain en entrant dans la pièce presque saignante.
— Je m’entraîne, dit Francine (naissante au jeu du ciel et de l’envers), mon frère veut absolument que nous l’appelions comme ça depuis son dernier match.
— Tonton Guy ? Dit Alain, surpris, mais pourquoi ?
— Tu sais bien que ton oncle est parfois primesautier.
— Papy dit qu’il est tapé, dit Alain, avec son savoureux accent jésus.
L’obscurité tomba, dramatique, comme un radeau de théâtre sur une bosse usée.
La Pseudo-calvitie de Sidonie Frang
Pseudo ; calvitie ; Sidonie ; tout est dit.
Ionesco dénude sa cantatrice comme les célibataires la mariée de Duchamp1.
A peine évoquée au chapitre 35, Sidonie Frang est l’un de ces personnages littéraires que l’on n’oublie jamais. Elle nous exhibe son crâne pelé tel un heaume de chevalerie. Debout sur son mur étroit, nue, arrogante et livide, elle se destine à nous enivrer par ses paradoxes hauts en couleurs, et se spécialise dans une méronymie de foire artisanale.
Extrait :
« – Vous n’êtes pas une femme, dit froidement Milos troutku, vous n’appartenez pas à l’espèce humaine, vous êtes un diable vomi par l’enfer et que nous allons y faire rentrer. »
Le romancier savait bien qu’en nous la montrant ainsi dégarnie, il augmenterait sensiblement son rayonnement et sa ferveur. (Philippe Sarr ne pose-t-il pas la question de savoir si nous n’avions pas affaire à un herméneute ?)
On pourrait même supputer qu’en faisant cela, il suivait finalement le chemin de sa viduité…
Une option d’analyse serait de mettre en doute la calvitie de Sidonie.
Non, Sidonie Frang n’est pas une femme chauve. C’est une femme rasée, comme le furent toutes celles qui fricotèrent avec les boches.
Encadrée par des boîtes de sauce piquante, Sidonie Frang verse des larmes de crocodile sur la théorie du mouchoir.
N’oublions pas que c’est elle qui, page 247, confiera la clef à Couillonnet. Ce dernier, volubile et maladroit, s’emmêlera la langue en la remerciant.
Extrait :
« Sans tourment dans le passé, confiant dans le présent et plein d’espérance dans l’avenir, il se coucha et s’endormit du sommeil du juste. ».
Parmi toute la panoplie du « Gros secret », Sidonie reste un fauteuil froid.
Ses allers et venues permanents qui font trembler sous son poids les murs du décor du fond du roman, ne font que renforcer la grande bêtise de ses choix capillaires. Sujet pertinent puisque nous savons que notre romancier, frappé d’alopécie, fut soigné avec succès par des perfusions d’Elvis Presley2.
Le pouvoir de contagion de Sidonie Frang n’est pas loin d’équivaloir à celui de Couillonnet. Sa sarbacane, oosphère et endeuillée, propulse des fléchettes de cas rares. Elle nous émeut crûment. Elle nous culbute. Ce n’est qu’une pute de trottoir.
La fougue avec laquelle notre homme enfourchait la bicyclette narrative, promesse de sens, et arpentait les chemins de l’écrit, est un clin d’œil évident à ses « Folie des glandeurs ».
Extrait :
« Sidonie Frang avança rapidement son énorme masse dans la pièce.
– Bonjour, dit-elle, je suis venue vous dire…
Elle n’acheva pas sa phrase. Elle venait de passer au travers du plancher ! »
Mais finalement, qui croire ?
L’immatérialité de Couillonnet ? (Benoît Patris ne nous dit-il pas que Couillonnet n’est qu’une vulgaire déclinaison d’un poulet à la sauce béchamel ?)
La quasi-invisibilité de Sidonie ? Nous ne sommes pas là pour sucer des abattis quand même. Et, croyez-moi, s’il ne reste plus de cheveux sur le skull de Sidonie, il y reste quand même quelques poux.
Son crâne bosselé est la pleine lune du récit. Le soleil de la narration s’y reflète. Couillonnet y prend appui et joue à saute-mouton avec les obstacles nécessaires.
Nous sommes tous des Sidonie Frang.
La clef, cette fameuse clef dont l’auteur faisait grand cas dans « Le Gros secret » est toujours à saisir. Sidonie, vecteur possible, restera pour nous un méchant raton-laveur, comiquement coincé sous un arbre.
Ce n’est pas son sexe qui nous interpelle, mais sa fonction. Pourquoi veut-elle nous guider dans le souterrain ? Personne ne lui a demandé de se mettre ainsi en danger. Le régime totalitaire du Pays Enchanté nous incite à penser à un deuxième docteur Petiot. Quelle horreur.
G de SM
Courtex apocryphe (attribué à Philippe Sarr)
Il se dit ici et là que la clef aurait été découverte sous le paillasson des comédies illusoires…
Foucault s’en tape
En lisant les pages du « Gos secret », qui peut être considéré comme un nouveau pendule tant il recèle de pépites, inédits ou parutions confidentielles, entretiens ou réflexions passionnants, je me suis dit que j’aurais probablement écrit autre chose si j’avais su qu’autant de témoins rapporteraient qui était véritablement ce romancier et ce qu’ils en lisaient à travers son œuvre.
Aurais-je osé Deux seins morts ? en réponse à ses confessions qui choquaient à tout le moins mon féminisme ?
En tout cas, le Pays Enchanté est plutôt le Pays Clos de Forest et Tardi3. Et la reine Pamélasse est, tout comme la reine des neiges, une pauvresse en mal d’affection. Mais dans un univers romanesque où tous les personnages sont démesurés, il est difficile d’éprouver pour eux une quelconque empathie.
Flambeau en main, Sidonie Frang nous guide dans le passage souterrain du roman, au-delà des mots et de leur signification singulière. Lorsqu’elle dit « tabouret » nous comprenons « trébuchet ».
À l’instar des chevaliers qui disent « ni », si nous ne savons pas vraiment ce que nous voulons, du moins savons-nous ce que nous ne voulons pas. Ni ceci, ni cela.
« Le Gros secret » fait un pas de géant et se dévoile par élimination.
Le crâne de Sidonie brille comme une améthyste, il irradie son savoir.
Ne rien craindre des tables qui tournent, à gauche, à droite ou sur elles-mêmes.
Et si le « Gros secret » n’était qu’un copieux petit-déjeuner : fromage, œuf dur, jambon et un bon café-crème ?
C’est à ce moment-là que nous y verrions plus clair.
Le temps d’enfiler la chaussette contraignante de la Storia, la période crétacée du roman nous fait signe, et nous comprenons, définitivement, que le « Gros secret » nous sera révélé moyennant un léger effort.
Sidonis Frang c’est notre espoir, c’est notre Amérique à nous.
La signification est obsolète. Le temps passe comme un furet (il est passé par ici, il repassera par là). La bonne attitude, dans notre naufrage, est de nous entourer de gens bienveillants. En écrivant cet ouvrage, notre littérateur philosophait peut-être plus qu’il ne voulait se l’avouer.
Percer le secret de la vie, c’est en accepter l’absurdité notoire.
– « C’est aussi partager le pain et le vin ! » hurle, en bavant, un Milos Troutku agressif, boursouflé comme un gros plein de soupe. Nous verrons, au fur et à mesure des épisodes, combien ce personnage est revendicatif.
Mais n’allons pas trop vite, et dégustons en connaisseurs ce pan du voile qui se lève, comme une aube prometteuse et résolument dé-culpabilisante.
Lou Salomé
Courtex (inédit)
» Georgie De Saint Maur aime le hareng saur… »
(Extrait du livre « Les Vrais amis de Georgie de Saint-Maur »)
Quand Sidonie jouait du violon assise en lotus sur une chaise en trompe-l’œil.
Sidonie Frang, personnage idoine d’un roman choral dont les clefs auraient été (volontairement) égarées par son auteur ?
Méronyme, nous laissait entendre de Saint Maur du haut de sa bicyclette narrative (il s’agissait en fait de l’un de ces fameux tricycles surréalistes si bien représentés par le fameux peintre Claudio Souza Pinto) … autrement dit consubstantielle au texte qui la fit naître (car « au commencement était le Verbe! »).
Un personnage évolutif, donc, d’où ses apparitions nombreuses mais pas nécessairement opposées : tantôt pute et rasée, tantôt amazone et chauve. Femme quantique donc, soluble dans le curare (je dirai quant à moi le « verbe rare ») qui constitue la matière première d’un récit hautement magnétique.
D’herméneute, l’écrivain se fait donc grand initiateur d’une théorie surprenante (du mouchoir) qu’un Sade en son temps n’aurait sans doute pas reniée.
Tout s’éclaire-t-il pour autant, alors que tout un panorama bien prometteur, composé de situations plus foutraques et foldingues les unes que les autres, se déploie soudain sous nos yeux tels les oosphères d’un récit combinatoire (à la Queneau…) ?
Très certainement.
Philippe Sarr
Courtex (inédit)
— Gustave Vlerposyaghegu.
— Comment ? Mais ce n’est pas un nom, ça. C’est du charabia
L’homme se redressa. Il était petit avec une moustache noire. Il portait des verres de contact, mais on voyait nettement que, par le passé, il avait chaussé des lunettes d’écaille.
— Et que faites-vous dans la vie ? Poursuivis-je.
— Personnage.
— Personnage ? Personnage de quoi ? De roman ? De théâtre ?
— De tout ce qu’on voudra bien me donner.
— Désolé, mais, en ce moment, je ne peux vous proposer qu’un Courtex.
Coiffeur pour drames
Le romancier se serait-il saisi de ses ciseaux afin de faire cesser ces serpents de siffler sur le skull de Sidonie ?
Malheur à celui qui a un cheveu sur la langue, et à celle-ci qui n’en a plus sur le caillou. Cette pauvresse ayant perdu l’usage de ses cheveux, péripatéticienne coincée sous son réverbère et maquillée comme un camion volé, ne fut-elle pas, à un moment, une gorgone nous pétrifiant ?
L’effet s’estompe mais cette estampe qui tient sa hampe si hardiment, sauce harissa sur les pans de ce roman, qui va et vient en arrière-plan, bat un pavé tambour battant. Pendant ce temps l’auteur tenait l’équilibre sous dérailleur, et longeait un mur où par ailleurs glisse Sidonie, pute amputée ‘Pataphysique.
Une Frange sans « e »» et voici Frang, fragment de femme sans filaments, et Couillonet le file-amant bafouille un mot en s’en allant, sacré malin sa clé en main.
Évanescente Sidonie, portant chaussures en bleu de Suède, jupette rouge et bustier jaune, elle est Miro, elle est miracle, surréaliste sur son Dada – hennis honey honnie, veni vidi vici –, et Vichy Témesta, pour ceux qui ne voient pas, la clé du « Gros secret, » mystère et boule de gomme, mystère au chocolat.
Benoît Patris
Courtex apocryphe (attribué à Philippe Sarr)
Il avait la voix désabusée – en fait une succession de graves stridulations – d’un chanteur de blues shooté au Muscatel.
… La Serrure est coincée
– Une histoire de clefs, une histoire de clefs…
Cela me trottait dans la tête.
Du coup, à la première occasion, j’en parlai à mon serrurier. Ne souriez pas : un amateur éclairé vaut souvent mieux qu’un professionnel de la profession, qui aura tendance à se croire obligé, pour justifier ses appointements et conserver son crédit auprès de ses pairs, de verser dans l’académisme ambiant.
Ce qui n’est pas évident, avec un serrurier, je l’admets, c’est surtout d’engager une conversation suivie, à cause de cette fâcheuse manie qu’ont ces artisans de toujours vous parler entre deux portes.
– Que pensez-vous du « Gros Secret » en tant que roman à clefs ? lui demandai-je sans préambule en brandissant l’ouvrage.
Eh bien figurez-vous que mon serrurier me répondit avec un bon sens extraordinaire et désarmant, et ce sans interrompre sa tâche, qui consistait à dégager son tournevis bloqué du tiroir de mon secrétaire à l’aide d’un burin.
– Pour votre serrure, il n’y a rien à faire, elle est coincée de chez coincée. Mais pour son « Gros secret », votre écrivain, au lieu de laisser tous ses personnages se refiler la clef à tout-va, il aurait dû faire faire à chacun un exemplaire dès le départ. Un double des clefs ça coûte rien et son intrigue, elle, était bien huilée.
C’est l’évidence.
– Et pour mon secrétaire ?
– Y a plus qu’à enfoncer ce panneau-là.
– Jamais de la vie, répondis-je fermement. Ce meuble familial m’est trop cher, c’est tout ce qui nous reste de nos origines ducales.
Évidemment, quand il fut question de le régler, comme mon carnet de chèques était retenu prisonnier de ce fichu meuble, c’est son option à lui qui fut finalement retenue.
– Vous en faites pas, mon frère est menuisier, il va vous retaper ça vite fait. Vous le retrouverez comme neuf. Dites-lui que vous venez de ma part, il vous fera un prix.
– C’est cela, mon brave. Je n’y manquerai pas.
Vu combien cette affaire allait me coûter, j’en profiterai pour lui demander, à son menuisier de frère, si, à son avis, Le « Gros Secret » n’était pas plutôt un roman à tiroirs…
Jérôme Pitriol
Courtex (inédit)
— J’ai un problème avec tes textes.
— Mais non.
— Mais si, je t’assure. Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
— Ce n’est pas grave….
— Oui, mais je ne comprends rien du tout.
— C’est rien, ça va passer. Détends-toi.
Quoiqu’un peu bêta, la beauté de ses moutons restera dans les anales
Sidonie Frang non contente d’ être une fleur de trottoir était aussi une bergère en folie. Elle menait d’une main de fer son troupeau d alphas paître parmi les paragraphes.
Au détour des pages, on pouvait entendre leurs « bêêêê » retentissants.
Parfois Sidonie s’allongeait au bord de l ‘océan des mots, pleine de virgules et de points de suspension. Elle finissait par sortir de sa rêverie grâce au souffle chaud de l’haleine de ses moutons sur son pédoncule imberbe.
– Quelles belles bêtes, s’en allait elle .
– Sido tu rêves ? Interrogea Tif.
– Non Tif, j’argumente un peu de pudding.
Comme Tif était une des ses connaissances au cheveux des plus longs elle feignit de ne pas entendre sa réponse.
– Tu parles, tu penses encore au « Gros secret »
Et s’en fût un silence des plus stimulants.…
Ari Cover
COURTEX (inédit)
– Si tu bouges une patte, je te casse l’autre. Compris?
– Je serai sage, Monsieur Lebon.
– T’as intérêt, parce que moi les petits acculés dans ton genre, j’en fais des bulots.
(Les Aventures de Monsieur Lebon. éditions du castar)
Cas de figure
C.est un cas de figure..…
presque une « prise » de tête, on la surnomme en secret « balle de poils », facétie grammaticale de mauvais aloi « dénoyautée », il est vrai, dans cet incessant « casse-tête chinois » qu’est devenu le participe dépassé…
Les plus ambitieux , eux, la nomment la « SID » tant elle apparaît fixée aux formes les plus anciennes , les plus archaïques du test à « Mots ».
C’est, pour les intrépides encore , une incongruité académique qui pose, en courant après le subjectif plus que présent dans une course « échevelée ».
Ce « E » qui résume mieux que le « hé ».
Bref c.est un cas « balle »,
Réponds E ainsi donnée
Car enfin couat !
Le signe souligne l’insigne !
Nul mot ni son , pas même un soupir esquissé (tout évoque un émincé zestuel), un fifrelin d’onomatopées atoniques qui se complaît en « sourdine », par boîte de « douce », à ne rien vouloir signifier de trop….
Crânement … quelle audace… oser s’extraire de la marge , hors parenthèse….
Une paille à « sons » celle -là dans les cas les plus appuyés reste suspendue
au « E muet ».
Si donné à Sidonie de la voix au rebond incessant, c’est un cas de Sidonie et pas à Blanca.
Berga
La théorie du cheveu sur la tête à Mathieu
Notre félibre était un saxophoniste des mots, un troubadour enchanteur, un merveilleux cortex.
À un cheveu près il aurait pu côtoyer la crème de la crème.
Hélas la Cappuccino groupie a laissé les portes hermétiquement close à ce génie !
Peut-être est-ce là la naissance du concept de la clé ?
Pour ma part, Sidonie peut bien s’arracher les cheveux (qu’elle n’a pas ou plus au choix – biffez la mention inutile). Il n’en est pas moins historiquement noplausibicus (et pardonnez-moi ce recours quelque peu fallacieux à cette langue morte qu’est le français) qu’un vieux méchant pelé raton laveur y soit mêlé.
Et là je me peigne d’en être le coauteur, n’en déplaise aux poux !
Minily & souris
Courtex apocryphe (attribué à Philippe Sarr)
Qui était le « véritable » King ?
Il est vrai que de Saint-Maur ressemblait comme un frère à Elvis Presley, à l’Elvis de « Love me tender ».
Problème de taille : il chantait faux (Elvis, pas de Saint-Maur), d’où que ce dernier se jeta à corps perdu dans l’écriture afin de ne pas froisser le premier…
Quant au lecteur de nouvelles, je confirme : il les lisait toutes, y compris celles en provenance de Mars!
Interview par Louise Berg (suite)
Comment définiriez-vous votre rapport à l’écriture ? Depuis quand écrivez-vous ?
J’ai commencé très jeune, vers 6 ans, à aligner quelques lettres.
Des lignes de « a » des lignes de « o », que je voulais pertinentes ― amour-propre ―, très pertinentes. Mais, le fond me manquait. Très vite je me suis dirigé vers les syllabes « ba » ; « be » ; « bi » ; « bo » ; « bu » .
Là, le concept me fut plus aisé.
Le « succès » était au rendez-vous.
Courtex apocryphe (attribué à Baptiste Noir)
Avec ou sans F, une clef reste une clé.
A contrario, retirez son précieux F à un chef, et le voilà aussi dégarni qu’un œuf…
A moins que ce chef équeuté ne s’appelle Guevara..
Ce que l’on sait
Jérôme Pitriol, un des premiers analystes du « Gros secret » à en avoir fait le résumé4, nous fait comprendre le lien entre la clef et le secrétaire.
Son analyse, amusante et fine, part dans le sens de l’universalité du roman. Jérôme n’hésite pas à interroger des hommes de terrain : un serrurier et peut-être un menuisier.
C’est que Jérôme sait que « Le Gros secret » est une construction. Le métal des clefs et le bois des analyses nous le rendent si proche que nous pourrions le toucher du doigt.
Minily & souris fait semblant de confondre la crème (l’intelligentsia) avec la chantilly dont on garnit les cappuccini.
Benoît Patris définit physiquement Sidonie Frang et nous livre l’origine de son patronyme : une frange sans « e ».
Ce thème est également repris par Berga, qui nous emporte dans un tourbillon de jeux sur les mots et qui enrichit la part ludique de l’ouvrage.
Philippe Sarr cite Raymond Queneau (Cent mille milliards de poèmes?) et nous présente une Sidonie tout aussi évolutive, apte à toutes les combinaisons..
Ari Cover joue avec la tonte des moutons pour faire de Sidonie une bergère romantique. Tif, qui évolue sous sa houlette, n’est pas sans évoquer Tondu.
Lou Salomé, quant à elle, choisit de développer davantage la description du Pays Enchanté et surtout de son côté underground.
La méthode utilisée pour faire émerger la lecture des analyseurs est celle d’une double lecture, de la lecture conjointe du texte original (lecture 1) et du texte proposé par l’analyste (lecture 2), elle-même augmentée ici de la lecture comparée des autres analyses (lectures n + 1). Cette dernière possibilité n’est pas indispensable, mais elle facilite grandement le travail en multipliant les confrontations d’écarts.
Peuvent venir s’ajouter des informations métatextuelles (l’analyste s’explique sur son travail) ou paratextuelles (notes de bas de page).
N’oubliez pas de prendre connaissance des analyses provisoirement inclues dans la zone des commentaires.
1La mariée mise à nu par ses célibataires même est une œuvre majeure de Marcel Duchamp.
2Perfusions de cortisone.
3Voir la bande dessinée Ici Même de Jean-Claude Forest et Jacques Tardi.
4Voir l’épisode précédent.