Comment devenir un spam ?

Comment devenir un spam ?

« Probably spam ; je suis le chant dans mon pantalon », de Stéphane Cohen et Adam Biro
« Probably spam ; je suis le chant dans mon pantalon », de Stéphane Cohen et Adam Biro, 45p. éd. Biro & Cohen

Comment devenir un SPAM ?

BONJOUR, je m’appelle NUNZIO D’ANNIBALE, je me considère comme un SPAM ; je me définis comme fond d’écran ; pour me supprimer cliquez ici.

Des courriers indésirables, voilà ce que nous sommes tous un peu autant que nous sommes et même nous tous en tant que somme…

Étrangers à demeure, à nous-mêmes, envoyés par je n’sais qui dans ce monde de je n’sais quoi.

Jeté là, plus ou moins désiré.

« Courrier non-sollicité envoyé à un très grand nombre de personnes sans leur accord préalable. »

C’est comme un désir qu’on ne sait pas qu’on a. Un Spam, ça pose la question du consentement, comme un viol. C’est une pénétration cybernétique.

« Le SPAM tient son nom d’une marque de pâté de mauvaise qualité qui était vendu aux USA. »

Et pourtant, tous les SPAM(s) réunis par Stéphane Cohen et Adam Biro ne sont pas de mauvaises qualités : « Si le croupier prend note de la banque, vous a chute devant vous sur la mise en page comme un pari perdu, mais pas sur l’un des autres paris, alors vous avez une légitime de la viande bovine… » ou encore, en langue anglaise : « your new enormous menber, will be more precious than amber… »

Ce texte est un copier-coller de ma pensée ; cut-up aléatoire de désiré et d’indésirable.

Ô Spam, ***probably Spam***, tu nous en apprends sur le processus même de la pensée. En même temps produite et subite, suggérée et inhibée. S’il y a des spam(s), c’est qu’il y a quelque part, quelque part entre le JE et le NOUS, un désir, une demande, pour ça.

Ce livre ne se vend pas comme on l’aurait cru, me dit Stéphane Cohen. Étrange et pas si étrange, ce livre vient nous rappeler à l’ordre de nos mutations ; il n’est jamais agréable d’apprendre, sauf pour certain maso comme moi, qu’une partie de « nous » et de « je » en jeu dans le « nous » et le « je » nous échappe de plus en plussse…

Un spam, c’est un carrefour post-tchernobylien : fraude, langage et devenir extra-humain de l’humain entre en collision pour dire à peu près tout ce que l’on doit savoir sur l’envers de l’histoire contemporaine, à commencer par :

« Dans notre enthousiasme, nous utilisons le prix, qu’il suffit de comprimes de notre temps et qu’il était heureux. En sont en bonne santé ! Vous obtenez tous les médicaments prescrits emolto envoye. Nous acceptons toutes les principales… »

Nunzio d’Annibale alias Nzo le SPAM

 

 

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