La folie des glandeurs

Bonne Année dans la Énième dimension

– « Croyez-vous que tout est possible, de Saint-Maur ? »

– « Ma foi, c’est bien possible… »

« Nom de Dieu, Joséphine, laisse-toi faire », ah, mes amis, entamons ensemble, à pleins poumons, ce superbe refrain de notre enfance !

Car, comme l’ont si bien chanté les trouvères (Posez, posez Joséphine dans ma machine qui gaule – Alain Bashung), quel argument convaincant pour la perpétuation de l’espèce. Mais bon, nous sommes entre esthètes et on peut lui préférer le très hygiénique : « Ah ! la salope va laver ton Q. tire-lire » qui oriente insidieusement nos choix charcutiers vers le saucisson en rondelles, car la vie n’est pas facile et il y en a pour tous les goûts.

Allons, une gélule de venlafaxine, « Ah ! la salope » en boucle dès le réveil, et me voilà prêt à vous parler des mondes parallèles.

N’oublions jamais que pour Nicky Larson, il existe un Hammerspace, un autre univers divergent rempli de marteaux, qui nous envoie spontanément un marteau dans les mains quand le besoin s’en fait sentir… C’est un nom commun, mais c’est aussi un qualificatif qui permet de beaucoup mieux comprendre mes œuvres.

Sachez d’abord qu’il est très important de ne pas se tromper de monde parce que ça ne plaît pas forcément à tout le monde. Si beaucoup ont souri à mon article précédent (car il y a encore des braves gens sur terre, si, si, croyez-moi), d’autres (que je respecte), faisant preuve de perspicacité, ont immédiatement repéré le vilain petit mouton noir dans la bergerie, et ont trouvé le ton de ma « Folie » franchement interlope (Ah, l’interlope va laver ton… Non, c’est idiot.). D’autres, plus nombreux encore, brandissant à l’unisson mon livre C’est assez dire, comme on brandissait jadis le Petit Livre Rouge, ont voulu me positionner clairement : Qui est ce type qui rit du malheur des autres ? Qui est ce type qui fait le mal, hein ? Un ignoble anarchiste de droite ? Un odieux conservateur de gauche ? Un réactionnaire sans réactions ?
Bon sang, messieurs les psychorigides, comme le professe à merveille le ministère des affaires des autres : C’est le moment de retourner ma veste et de vous serrer la ceinture.

Quand ils sont venus chercher les pères noëls, je n’ai rien dit, je n’étais pas le père noël. Peut-on rire de Brecht ? Oh que non ! Ou alors aussi jaune que Steven Decoster[1] et certainement pas avec lui, ça fait mauvais genre. Parce que ce mec est plus jaune que jaune. C’est carrément le péril jaune. C’est le jaunissime de Peyo !

Seulement voilà :

– « Dans mon monde à moi… confiait Mylène Monfort[2], on n’est pas chômeur ou autre assisté. Faut bien que certains se fassent crever pour payer tous ces parasites ».

C’est si bien dit, que quand ils sont venus la chercher je n’ai pas bougé non plus.

Alors comme ça, on veut démolir la Sécurité Sociale ? Bien fait ! Quand on voit tout ce qu’il y a comme obus… heu, comme abus… Qu’on commence déjà par virer Li Ching-Yuen tiens, un immigré de Kaihsien, ce gazier a enterré 23 épouses et 180 descendants. Nom de nom, un bonhomme âgé de 256 ans, mais quel trou pour la sécu ! Bon d’accord les faces de citron ne sont pas comme nous, c’est vrai. Mais quand même !

« Gardez un cœur tranquille, asseyez-vous comme une tortue, marchez de manière dynamique comme un pigeon et dormez comme un chien », voilà ses conseils pour une longue vie. Pourquoi est-ce aussi difficile à croire?

Ce pékin n’avait pas à faire face au stress de la dette, ne respirait pas l’air pollué des villes, ne mangeait pas de pesticides ni d’aliments génétiquement modifiés. Une autre planète je vous dis.
Et puis, vous voulez un exemple plus près de chez nous ? Jeanne Calment, 122 ans. Mais c’est le cauchemar de Maggie de Block[3] et des cartels mutuellistes.

Un autre univers parallèle célèbre, c’est celui de facebook. J’y vais très souvent acheter des pommes de terre et je ne vire jamais personne, du coup j’ai une kyrielle d’excellents amis virtuels : FN, sectes dogmatiques, nihilistes, adorateurs de Satan….

Notez que si moi je ne vire personne, le proverbial réseau social, lui, ne se gêne pas et c’est peu de le dire : André Stas[4] s’en est fait exclure à vie. Eternellement. Pour toujours. Dans les siècles des siècles[5]. Il se serait moqué ouvertement de la reine Faribola[6]. Butin de perte !

Donc André se tasse… Heu, se casse ? Eh bien tant mieux ! Ce phénomène-là monopolisait la toile pour lui tout seul. Impossible d’en placer une sans avoir l’air d’un dilettante. Alors que maintenant, héhé, à mon tour de me blinder de thunes en encartant des aphorismes chez Cactus[7]. Tenez, j’en ai un, là tout de suite : « Un bon chien vaut mieux que deux rats. » Pas mal, hein ? Et celui-ci :« A beau sentir qui vient du coin. » Ça c’est bon. Et j’en ai plein d’autres. Ça ne me revient pas sur le moment, mais j’en ai plein d’autres…

André Stas exclu de facebook ? La belle affaire, me direz-vous, comparée à tout ce qui se passe dans le monde. Oui, c’est vrai, mais voilà, avec ma dépression je suis trop séparé du réel et en ce qui concerne l’humanité, j’ai peur d’en parler d’une façon inappropriée et sauvage. Il ne faut jamais perdre de vue que l’on m’a répété de façon lancinante, comme la botte secrète des Trémoussoir qui ne réussit que sur un homme à terre[8], la fière devise des de Saint-Maur : « Chacun pour soi et sauve-qui-peut ! » dans ma famille de braves gens qui ont connu la guerre.

Vous ai-je enfin convaincus ? Oui, mes amis, il existe des mondes parallèles. Des mondes où les jeunes obéissent à Nadine Morano[9] et mettent enfin leur casquette à l’endroit. Parce que je vous parle beaucoup des anciens, mais attention, je m’en fous moi des anciens ! Je suis peut-être moi-même un vieux croûton, mais j’ai toujours aimé la jeunesse (surtout la mienne).

Croyez-moi sur parole, mais (comme le font les bébés et les animaux), quand j’étais jeune, mes yeux ne cherchaient que des visages jeunes. Je ne distinguais que les jeunes dans la masse inintéressante des passants. J’ai longtemps cru que nous étions très très nombreux… et que nous allions changer le monde ! En ce temps-là j’avais choisi avec enthousiasme la fumeuse carrière de hippie. Mais là aussi, paf, une faille spatiotemporelle m’a happé dans sa gueule de chimère. Un truc à la con ! À un moment donné, j’ai regardé autour de moi et il n’y avait plus de hippies, ils étaient tous devenus des babas. Ensuite ils se sont métamorphosés en bobos. Et aujourd’hui ce ne sont plus que des bibis ! Des bibis égo-maniaques qui fricotent avec les revenus du capital. Et comme l’écrit si bien cette chère Lola, Gandhi, le Che ou Martin Luther King pourrissent en enfer avec les sales syndicalistes alcooliques et paresseux.

Mais tout cela c’était il y a très longtemps, dans une galaxie lointaine… Très lointaine…

A présent j’écris des articles interlopes pour Bozon2x, pour l’Abat-Jour et pour l’Ampoule.

Toutefois, comme on ne peut pas plaire à tout le monde, je confesse que mes Folies ne sont pas écrites pour des freluquets.
Mon grand réconfort est qu’elles prêtent à sourire. A moins que l’on ne parle, encore une fois, de ce légendaire sourire vertical, si bien chanté par les rhapsodes (Tu devrais mettre les voiles à la verticale. Superbus), mais alors là je me répéterais bêtement…

Adieu Woodstock, adieu la Terre.

Les univers parallèles se rejoignent à l’infini.

On embauche, parait-il, à la centrale nucléaire de Cattenom[10]

 G. de SM

Les propos tenus dans cette rubrique n’engagent que leur auteur

Opération Puzzlecucu
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

[1] Steven Decoster est un chômeur originaire de Werchter (Belgique), qui a proposé à de nombreuses entreprises de prendre la place d’un gréviste. Et ce gratuitement !

[2] Mylène Monfort est la présidente de la section libérale de Seraing (Belgique).

[3] Maggie de Block, membre du VLD, est la ministre de la santé en Belgique.

[4] Grand habitué des aérodromes, André Stas est internationalement connu pour ses innombrables photos d’avions prenant leur envol : les fameux Décollages d’André Stas.

[5] Un « groupe » s’est immédiatement formé sur facebook : Pour le retour d’André Stas

[6] Fabiola di Aragon est une reine de Belgique récemment décédée. Grande amie du général Franco, des soupçons (non avérés à ce jour) lui prêtent également une profonde sympathie pour l’Opus Dei.

[7] Le Pas-sage à l’acte, excellent recueil d’aphorismes d’André Stas est paru aux éditions du Cactus inébranlable.

[8] Citation extraite de Chick Bill de Tibet et Greg L’épée ou la gâchette.

[9] Nadine Morano est une femme politique française, membre de l’UMP.

[10] La centrale nucléaire de Cattenom est considérée comme une « bombe à retardement en Europe », en raison des 710 « incidents préoccupants qui s’y sont produits ». EDF envisage de poursuivre son exploitation au-delà de 40 ans.

4 réflexions sur “Bonne Année dans la Énième dimension

  • PIERRE Hervé

    Ah, on retrouve le Georgie que l’on connait depuis longtemps, une prose très…, mais qu’on apprécie.

    Répondre
  • Zazoune

    Eh bien Georgie, je lis depuis quelques temps effectivement tes articles paraissant dans « La folie des glandeurs » et j’adore, c’est un très bon moment pour moi que de trouver ta prose. Je fais passer à mes contacts car c est bon l’impertinence….. mais fais gaffe !!!!!
    Je rigole, en France, nos impertinents l’ont payé cher.
    Continue, j’attends maintenant ces bons moments de lecture qui m’apportent une bouffée d’air et de sourire
    Bisous

    Répondre
  • Zorro

    Aucune allusion à Charlie ? Rien sur ce qui bouleverse la France en ces jours de deuil ? Je vous trouve nombriliste et n’ai pas le cœur à rire. Je suis Charlie !

    Répondre
  • M. S. (de Liège)

    Juste un petit mot pour vous dire que j apprécie beaucoup votre blog.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.